Friggit juin 2012 : la baisse des prix s’amplifie et se généralise

Publié le par AIPI 93

 

Friggit juin 2012 : la baisse des prix s’amplifie et se généralise

 

Pour le mois de juin 2012, les courbes de Friggit montrent des baisses importantes des prix de l’immobilier et cela aussi bien en Province qu’à Paris ou en Ile-de-France. Les volumes de transactions chutent également après les effets d’aubaine liés à l’augmentation des impôts sur les plus-values et à la baisse des aides à l’achat. Découvrez les mises à jour importantes des travaux de Jacques Friggit.
Jacques FRIGGIT est un économiste spécialiste du secteur immobilier français. Il est actuellement chargé de mission auprès du Conséil Général de l'Environnement et du Développement Durable - CGEDD.
Chute des ventes et des prix dans l’immobilier ancien

Cette nouvelle mise à jour était très attendue. Ces derniers mois, les évolutions des montants des transactions immobilières étaient suspendues pour cause de modifications dans l’envoi des données par les notaires.

Pour ce mois de juin 2012, nous voyons donc apparaître dans les graphiques de Friggit les variations de volume des ventes de ces derniers mois ainsi que le nouvel indice pour les prix de l’immobilier par rapport aux revenus :

Courbes et tunnel de Friggit en juin 2012
Ce graphique et les suivants sont issus de ce rapport.

La baisse du prix des logements est aussi franche que les dernières hausses. Les notaires pensent que les prix vont diminuer pendant plusieurs années d’après leur dernier communiqué.

Les volumes plongent

Nous avions vu que les volumes de crédit immobilier ont fortement diminué sur les premiers mois de 2012 par rapport à 2011, on retrouve donc logiquement une réduction importante du nombre de transactions immobilières.

Les changements de fiscalité sur les plus-values immobilières, la fin du prêt à taux zéro dans l’ancien et laréduction du Scellier dans le neuf ont entrainé un afflux massif de vente fin 2011. Ceci explique le rebond observé au début de l’année 2012 (les ventes ne sont définitives qu’environ 3 mois après la signature du compromis).

Un zoom sur la courbe verte permet d’observer ce fort et bref rebond alors que la baisse avait déjà commencé auparavant :

Zoom sur le volume des transactions immobilières de début 2012

Cette courbe retrace les variations sur 12 mois glissants. Les volumes n’ont commencé à chuter qu’il n’y a quelques mois. Si la tendance se poursuit, on pourrait retrouver d’ici la fin de l’année 2012 la courbe des volumes dans le tunnel de Friggit.

La baisse est généralisée sur toute la France

Habituellement, il faut distinguer les comportements des prix en Ile-de-France, et plus précisément à Paris, avec ceux de la Province. Actuellement, la tendance pour l’immobilier est la même partout : ça baisse !

Le même graphique mais avec les détails pour Paris, l'Ile-de-France et la Province

En observant de plus près ce qui se passe depuis les huit dernières années, on constate que la hausse spectaculaire des prix à Paris a pris fin, mais que les prix restent inaccessibles par rapport aux revenus pour la majorité des Français :

Zoom sur les évolutions de ces dernières années

C’est en Ile-de-France que la baisse est la moins prononcée sur ce trimestre. Pour la Province, vous pouvez constater que le rebond de 2010-2011 n’a pas, en moyenne, atteint le pic de 2007-2008. Depuis quelques trimestres, les prix des logements diminuent même assez fortement. Cependant, ils restent toujours très élevés par rapport à la tendance long terme et présentent donc encore un fort potentiel de baisse.

Pour rappel, entre 2008 et 2011 les prix ont baissé dans 74 départements.

L’écart entre les loyers et les prix se réduit un peu

À l’heure où l’on parle de blocage des loyers, il est intéressant de constater que les prix des locations continuent à légèrement augmenter par rapport aux revenus des Français :

Évolutions différentes pour les prix de l'immobilier et les loyers

Après une baisse des prix pour les achats immobiliers, cette nouvelle progression des loyers vient accentuer la réduction de l’écart entre les loyers et les prix.

Il en faudra malgré tout bien plus pour retrouver des niveaux comparables et redonner des rentabilités locativesplus importantes pour les investisseurs.

Sur du court et moyen terme, la location l’emportera toujours autant sur l’achat comme le montre les simulations "acheter ou louer".

Le pouvoir d’achat immobilier est très mauvais malgré des taux d’emprunt très bas

Alors que l’on se rapproche des meilleurs taux historiques, les prix élevés continuent de plomber le pouvoir d’achat immobilier des ménages comme le montre ce graphique :

Au mois de juin 2012, le pouvoir d'achat immobilier est toujours au plus bas malgré des taux d'emprunt attractifs

Si l’évolution des taux de crédit venait à se renverser dans les semaines ou mois à venir, il faudra s’attendre à des baisses des prix beaucoup plus importantes pour compenser un pouvoir d’achat qui atteindrait alors de tristes records.

 

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